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Argumentaire immobilier : comment gérer les objections de vos prospects vendeurs ?

Comment répondre à un prospect vendeur qui dit « non » ? Comment poursuivre un échange avec un propriétaire qui vous affirme ne pas vouloir d’agence ? La question du traitement des objections des prospects vendeurs dans le cadre de l’argumentaire immobilier est l’une des plus prégnantes – et des plus importantes – pour un négociateur. Car, si l’on ne rentre pas de mandats en laissant tomber à la première réponse négative, il ne s’agit pas, pour autant, de harceler son interlocuteur en espérant qu’il changera d’avis.

La clé d’un argumentaire commercial réussi, c’est de parvenir à interpréter le type de négation auquel vous faites face. C’est que tous les « non » ne veulent pas dire la même chose – ou, du moins, ils ne sont pas tous des portes fermées à double tour. Il y a parfois, dans un « non » prononcé par un prospect vendeur, un désir implicite d’être convaincu, un défi lancé au visage du négociateur, une manière de test destiné à établir une base de confiance. Parfois, aussi, un « non » est juste un « non » ; il est essentiel de savoir quand il est préférable de laisser tomber.

En avril dernier, en plein confinement, nous avions abordé la question des objections vendeurs et distillé quelques pistes de réponses à intégrer à votre argumentaire commercial. À l’occasion de la rentrée (période propice aux questionnements, aux remises en cause et aux changements d’approche), nous avons souhaité développer notre réflexion et vous fournir un guide plus complet sur le thème « Comment gérer (et dépasser) les objections de mes prospects vendeurs ? ».

On y va ?

Ne faites pas de l’objection du prospect un problème !

Voir les objections de vos prospects vendeurs comme des problèmes, c’est déjà, en soi… un problème !

Car une objection n’est pas une anomalie, une poussière qui vient s’insinuer dans un rouage bien huilé. Une objection, c’est une normalité. C’est aussi une opportunité : celle de lancer une discussion avec un prospect, d’échanger des idées et des points de vue, de bâtir une relation de confiance sur une base saine (constituée de désaccords et de contradictions).

On dit souvent qu’un couple qui ne se querelle jamais ne peut pas durer. De la même façon, un prospect qui n’objecte rien et un commercial qui n’argumente pas sont dans l’incapacité de construire une relation durable.

L’objection est donc plus qu’une normalité : elle est une nécessité. La pierre angulaire de tout argumentaire immobilier.

Indispensable, elle témoigne de la qualité de la négociation et de la profondeur de la discussion. Un prospect qui objecte, en effet, est un prospect qui s’intéresse, qui écoute, qui attend des réponses. Celui qui ne dit rien, au contraire, doit attiser la méfiance du commercial : soit il n’est pas intéressé mais préfère appliquer la méthode dite de la « fuite » (voir plus bas), soit il pourrait malgré tout signer un mandat, mais les ennuis commenceraient ensuite (n’ayant pas écouté ni posé de questions, il sera potentiellement un client difficile à gérer, un insatisfait chronique).

Autrement dit : l’objection a du bon. Et vous feriez mieux d’intégrer cette idée au plus tôt dans votre argumentaire immobilier.

Reste à voir, maintenant, comment la traiter, cette objection – pour mieux la dépasser.

argumentaire immobilier

Travaillez votre argumentaire immobilier en amont des sorties en anticipant les objections des prospects vendeurs

Nous avons longuement parlé de prospection immobilière durant l’été (en démarrant avec un guide pratique sur la question).

Nous avons évoqué la nécessaire préparation qui précède les sessions de prospection en tant que telles, et qui vous permettent d’optimiser l’efficacité de vos sorties (notamment en vous appuyant sur un logiciel de marketing immobilier).

Mais nous n’avons pas abordé la question de l’élaboration du discours commercial qui, elle aussi, doit se faire en amont de la prospection proprement dite (surtout quand il s’agit de se préparer aux objections éventuelles des prospects vendeurs pour mieux les dépasser).

Que ce soit clair :

Les meilleurs négociateurs n’improvisent pas leurs réponses, pas plus que les grands comédiens n’improvisent leur texte. En matière d’argumentaire immobilier, le manque de préparation est rédhibitoire : il témoigne d’un amateurisme dont les prospects se méfient comme de la peste.

La préparation, au contraire, est une marque de professionnalisme.

C’est d’autant plus important que la qualité de la négociation met en branle un double mécanisme : en convainquant un prospect vendeur de signer un mandat exclusif, vous lui démontrez aussi que vous saurez persuader de la même façon les acheteurs qui se présenteront pour visiter son bien – et que vous saurez répondre à leurs objections exactement comme vous avez su répondre aux siennes.

Il est donc essentiel de ne pas être pris de court en cas d’objection, de pouvoir compter sur un argumentaire immobilier qui anticipe les différentes répliques, oppositions, remarques, observations. Votre prospect doit vous sentir sûr de vous : c’est la base d’une relation de confiance – montrer que vous savez ce que vous faites.

Pour cela, vous devez :

Vous verrez que ce double exercice vous aidera à éliminer 99 % du stress que l’on peut éprouver face à un interlocuteur qui dit « non ».

Après, bien sûr, tout dépend de l’interlocuteur…

Apprenez à cerner l’attitude des prospects vendeurs

Le plan de découverte des prospects vendeurs passe généralement par une double étape : évaluer la maturité du prospect et délimiter les contours de son projet (contexte, besoins, motivations).

Mais il y a un autre point à prendre en compte au sujet du prospect : sa personnalité au moment du premier contact.

Que les premiers échanges se fassent par téléphone ou de visu, cela ne change rien au fait que votre interlocuteur peut réagir à votre argumentaire immobilier en adoptant l’une des trois attitudes qui suivent :

Il est crucial de savoir cerner l’attitude de votre interlocuteur pour adapter votre argumentaire immobilier à son type de personnalité, avant même qu’il ait formulé la moindre objection.

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Identifiez le type d’objection qui vous est présentée

Les prospects l’ignorent, mais leurs objections se répètent. Elles n’ont rien d’original ni d’innovant, et encore moins de surprenant.

En somme, quand un prospect a l’impression de vous avoir mouché avec un argument-missile ou des réponses inattendues, il ne fait que s’inscrire dans une longue tradition d’objections de tous poils que les commerciaux connaissent sur le bout des doigts.

Quelles sont ces objections ? On peut les classer en quatre familles.

Dès lors que vous savez reconnaître une objection, vous pouvez plus efficacement y répondre à travers votre argumentaire immobilier… ou prendre vos jambes à votre cou !

Cas pratique : « Je ne veux pas d’agence immobilière »

Après la théorie, voici venu le moment de passer à la pratique.

Étudions un cas de figure spécifique : le prospect vendeur qui ne souhaite pas travailler avec une agence.

Commençons par analyser le personnage :

Une bonne approche consiste, ici, à utiliser la méthode « tampon » : vous comprenez très bien ce qu’il veut dire et vous n’avez aucune intention de le forcer. Néanmoins, discuter ne coûte rien, n’est-ce pas ?

Le but du jeu, pour vous, c’est de réussir à échanger sans perdre le prospect, puis d’obtenir son consentement pour un rendez-vous plus formel. Vous devez donc adapter votre argumentaire commercial aux objections concrètes qu’il peut vous opposer. En voici quatre exemples :

Sous ces exemples d’arguments commerciaux, il y a un socle commun : l’utilisation du « vous » plutôt que du « je ». Votre argumentaire immobilier doit être résolument tourné vers votre interlocuteur ; celui-ci doit sentir qu’il est au centre de votre attention, que ses problématiques sont les vôtres, que le service que vous proposez n’existe qu’en réponse à ce projet de vente en particulier.

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En résumé, pour répondre aux objections des prospects vendeurs par le biais de votre argumentaire immobilier, vous devez :

  1. Embrasser l’objection.
  2. Travailler votre argumentaire en amont.
  3. Cerner l’attitude du prospect.
  4. Identifier le type d’objection dont il s’agit.
  5. Répondre avec un discours adapté : comprendre le projet de vente du prospect, se focaliser sur ses problématiques, lui montrer les bénéfices qu’il pourra tirer de cette collaboration.

Bien entendu, tout cela n’a de sens qu’à condition de qualifier vos prospects vendeurs en amont de vos sorties. En sachant précisément à qui vous aller parler (et ce que cette personne attend de vous), vous augmenterez fortement vos chances de répondre avec pertinence à ses objections… et de rentrer un mandat exclusif !